
Dois-je ou non écrire ? La sagesse de Rilke
Dans le silence de la nuit, demande-toi : dois-je vraiment écrire ? En ai-je besoin comme j’ai besoin de respirer ? » — Inspiré des Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke.
RÉFLEXIONS
5/9/20252 min temps de lecture
Dans ce premier essai de la série Dois-je ou non écrire ?, je partage une réflexion essentielle pour toute personne qui se lance dans l’écriture : pourquoi écrire, et comment trouver son sujet. En m’appuyant sur les paroles de Rainer Maria Rilke, je médite sur la nécessité intérieure de l’acte d’écrire et l’importance de créer à partir de sa propre vérité.
1. Dois-je écrire ?
La première question que pose Rilke est en réalité une invitation à l’introspection : « Dois-je écrire ? »
La réponse ne vient pas de l’extérieur, mais bien de notre intériorité profonde. Rilke suggère de se demander si écrire est une nécessité vitale — si l’on pourrait vivre sans cela. Il nous incite à nous poser cette question dans les heures les plus silencieuses de la nuit :
« Est-ce que j’ai vraiment besoin d’écrire ? »
Si, après une réflexion sincère, la réponse est un oui simple et profond, alors l’écriture devient essentielle à notre existence. Elle ne doit pas être motivée par le désir de reconnaissance ou le regard des autres, mais par un besoin intime d’exprimer ce que l’on porte en soi. Rilke nous avertit : si l’on peut vivre sans écrire, peut-être vaut-il mieux choisir un autre chemin. Car la création artistique doit jaillir d’une nécessité intérieure.
2. Sur quoi dois-je écrire ?
Deuxième question : « Sur quoi dois-je écrire ? »
Rilke conseille de se concentrer sur ce qui est profondément personnel, sincère. Il nous exhorte à ne pas écrire pour plaire, ni à choisir des sujets traditionnels ou attendus comme l’amour ou la douleur. Il faut puiser dans sa propre vie, dans ce que l’on connaît intimement.
Même si notre quotidien paraît banal, c’est justement dans la simplicité que le regard du poète trouve matière à écrire. Rilke nous invite à voir le monde comme si c’était la première fois, à accorder de l’attention aux petits détails, aux émotions subtiles, aux souvenirs enfouis.
Écris sur tes tristesses, tes désirs, tes rêves, tes souvenirs. Parle de ce que tu aimes, de ce que tu as perdu, de ce que tu espères vivre. Ne cherche pas à te conformer, mais sois vrai. L’écriture doit être un miroir de ton être, et non une imitation.
3. Créer ton propre monde
Pour Rilke, le véritable écrivain n’est pas un simple observateur : il est un créateur de mondes.
L’écriture ne se résume pas à reproduire la réalité ; elle consiste à bâtir un univers personnel, façonné par l’imaginaire et l’expérience intérieure de l’auteur.
Le poète ne doit pas se soumettre à des modèles ou à des normes littéraires préétablies. Il doit rester fidèle à sa propre voix. C’est dans cette liberté, dans cette autonomie créative, que naît une œuvre authentique. L’écrivain ne doit pas écrire pour les maisons d’édition ou les revues littéraires, mais pour donner forme à ce qui vit en lui.
4. Ce que Rilke nous enseigne
En somme, Rilke nous enseigne que la véritable écriture naît d’une nécessité intérieure.
Si tu sens que tu ne peux pas vivre sans écrire, alors c’est ta voie. Elle ne devrait jamais être un moyen d’obtenir reconnaissance ou succès, mais un acte de sincérité, une réponse à un appel profond.
Écris à partir de ton être, pas pour les applaudissements. La vraie œuvre naît de la vérité intérieure, et non de l’approbation extérieure.
Alors, pose-toi la question :
Dois-je écrire ?
Sur quoi dois-je écrire ?
Et si, au fond de toi, la réponse est oui, alors suis le conseil de Rilke : crée ton propre monde, écris avec sincérité, et n’attends rien d’autre que la joie d’avoir écrit.